Le développement psychomoteur de chaque bébé est unique et guidé entre autres par 3 grandes lois : la loi de succession, la loi de différenciation et la loi de variabilité.
Ces notions sont des guides importants pour les professionnels mais également pour aider les parents à comprendre leur enfant. Petipa, aujourd’hui, vous explique ces 3 lois.
La loi de différenciation
La loi de différenciation dit que la motricité du bébé est en premier lieu globale, imprécise, et involontaire. En effet, à la naissance, le bébé a des réflexes (que l’on vérifie à la maternité!). Au fur et à mesure, sa motricité deviendra plus volontaire et plus précise. Nous pouvons prendre l’exemple de la main : au début le bébé est régit par le réflexe du grasping : il accroche ce qui touche sa paume de main, de manière involontaire. Petit à petit, le bébé réussit à attraper de manière volontaire les objets, puis à la relâcher.
Le bébé passe d’une motricité involontaire à une motricité volontaire.
La loi de succession
La loi de succession signifie que le développement suit un ordre précis.
- La loi céphalo-caudale : la maîtrise du mouvement par le bébé démarre par la tête, puis descend le long du tronc et atteint enfin les pieds et les mains. Bébé sait d’abord redresser sa tête avant d’utiliser ses pieds !
- La loi proximo-distale : la maîtrise du mouvement démarre au niveau du buste puis s’étend vers les membres (bras et jambes) pour finir par les extrémités (les mains, les doigts, les orteils). Le bébé sait déjà contrôler son dos, puis son épaule, avant de contrôler ses petits doigts.
L’ordre de maturation est le même pour tous.
La loi de variabilité
L’évolution du développement psychomoteur se fait toujours dans le sens de la progression, mais il n’est pas continu. Il s’effectue par phases de progressions, de stagnation, voire même de régression. Nous pourrions imager le développement par des « bonds ».
Il existe des variations d’un enfant à l’autre. Il peut y avoir des progressions rapides, puis plus lentes, des arrêts, des retours en arrière pour consolider un apprentissage, avant un gros bond ! Et ce, tout au long du développement.
Les progrès ne sont pas uniformes et continus.
A quoi sont dues ces lois ?
Ces 3 lois s’expliquent par la maturation du système nerveux du petit humain. Autrement dit, les neurones qui nous permettent de contrôler nos mouvements sont, petit à petit, mieux maîtriser par le bébé. Il apprend à « donner des instructions » à son corps. Il passe par des tests, des essais-erreurs et ajuste au fur et à mesure sa motricité. Et il ne peut pas tout faire en même temps. Chaque partie du corps est maîtrisée en son temps.
C’est quelque chose qu’on observe facilement dans l’apprentissage de l’écriture. Un long processus ! A la naissance : le bébé agrippe ce qui lui « tombe » dans la main. Puis il apprend à tenir et à lâcher quand il le souhaite les objets (loi de différenciation). Il va prendre les objets avec sa paume, puis avec ses doigts, et enfin entre son pouce et son index. Au début du graphisme, c’est l’épaule qui permet à l’enfant de tracer de grands traits. Puis le coude aide au mouvement. Le poignet entre en jeu, les dessins sont plus petits, plus précis. Enfin, les doigts agissent et permettront l’écriture (loi de succession). Cela se fait sur un long terme, l’enfant a des périodes où il trace beaucoup, puis il arrête. Il y reviendra plus tard, saura dessiner. Parfois, il s’en désintéresse un temps. Plus tard encore, il apprend l’écriture. Pour certains c’est laborieux, puis le déclic arrive ! (loi de variabilité).
Pour accompagner votre enfant, dans son développement psychomoteur, n’hésitez pas à aller lire notre article sur des idées de jeux que vous pouvez lui proposer entre 0 et 1 an.